Le premier forum d’information sur l’offre de formation des Cours municipaux d’adultes (CMA)de la Ville de Paris se termine par une réflexion sur l’innovation en ingénierie de formation.
Plus de 8 000 personnes s’inscrivent dans les cours de français proposés chaque année dans le cadre des Cours municipaux d’adultes (CMA) de la Ville de Paris. L’offre des CMA, plus large que le français, comprend également une douzaine de types de formations (langues, informatique, artisanat, économie, etc), certifiantes ou non, assurées par quelque 850 formateurs expérimentés.
Une table ronde animée par Hélène FROMONT, cofondatrice du réseau des professionnels de l’accompagnement et de l’intervention par la recherche-action (REPAIRA), a permis d’illustrer, pour les CMA et d’autres organismes, la prise en compte des spécificités des publics et de leurs besoins dans la construction de programmes, dispositifs ou outils adaptés.
Une soixantaine de participants, partenaires des CMA (Directions de la Ville, universités, Opca, organismes de formation, coordinateurs et formateurs, etc.), ont ainsi partagé leurs expériences et réflexions sur l’innovation et son évaluation dans les dispositifs de formation pour adultes. Quelques exemples ont suscité échanges et manifestations d’intérêt :
- La formation de médiateurs-interprètes des services publics,en réponse à une nouvelle sociologie de l’interprétariat (professionnels non diplômés) ;
- Le Guide pratique du français en emploi créé dans le cadre du projet européen « language for work », en lien avec le Conseil de l’Europe et le Centre Européen des langues vivantes ;
- Les initiatives du Fafih (Opca de l’hôtellerie-restauration) sur la prise en compte des particularités de la branche : intégration des compétences transversales dans les formations en articulation avec CléA et 10 Certificats de qualification professionnels(CQP) avec une large place donnée aux blocs de compétences ; mise en place de Formations en situation de travail (Fest) dans l’hôtellerie ;
- La construction de parcours linguistiques adaptés et diversifiés au sein des CMA selon le niveau scolaire et la maîtrise du français des publics accueillis, grâce à la mobilisation des formateurs (7 % des 120 000 heures sont consacrées à l’ingénierie de formation) ;
- Les classes CMA expérimentales pour migrants allophones et francophones, notamment couturiers africains de la Goutte d’Or, autour de projets artistiques et numériques.
Les échanges nombreux ont notamment porté sur la place des apprenants dans l’acte formatif. La possibilité de poursuites de parcours qualifiants, suite à une formation linguistique au sein des CMA, a été valorisée, ainsi que la nécéssité d’un accompagnement socio-professionnel. L’articulation entre apprentissage de la langue et accès à l’emploi a été réaffirmée, de même que l’importance de l’accès à l’information des publics en difficulté linguistique.
En conclusion, l’innovation, déjà activée dans le cadre pédagogique, devra certainement se poursuivre avec le développement d’outils d’information adaptés aux publics éloignés de l’emploi et de la formation, en raison de difficultés linguistiques ou numériques.
Le Forum s’est achevé par un défilé de prêt à porter conçu par les auditeurs d’une «classe talents » des CMA.
Pour aller plus loin :
Inscription aux CMA
Portraits d’auditeurs des CMA
Christine BARRET-LABRE, responsable de l’offre formation Défi Métiers