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C’est une pratique d’exploration
On pourrait dire aussi : d’identification. Comment mieux percevoir son présent pour jeter un pont entre la mémorisation de son passé et l’imagination de son avenir ?
Elle éclaire, donne des repères, permet de se positionner. On considère et reconsidère la bioscopie. On discute des fléchages. On confirme ou infirme l’interprétation.
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C’est une pratique de recherche
On a accumulé des matériaux, des vécus, des expériences, des apprentissages, des leçons de choses. On voudrait les tirer au clair. Rendre clair et distinct ce qui est obscur et confus. Ou sonder obscurités et confusions masquées outrageusement par des distinctions trop tranchées. Cette pertinence est postulée pour une élucidation personnelle comme pour une sûreté professionnelle.
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C’est une pratique de carrière
C’est le moment des reconsidérations pour la vie active à venir. Problèmes de mutations… de reconversions… de promotions…
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C’est une pratique d’entreprise
Et d’entreprises les plus diverses : associatives, culturelles, écologiques, économiques…
Travail à faire :
Indiquer dans les différentes colonnes les évènements importants de votre vie personnelle et professionnelle. Vous aurez également indiqué dans les colonnes de gauche votre parcours de formation (initiale et continue).
Ensuite vous encadrez les évènements qui vous semblent les plus importants.
Puis vous essayez de relier ces évènements par un fléchage qui part du haut vers le bas, mais qui peut s’engager à droite ou à gauche (les évènements personnels pouvant avoir une incidence sur la vie professionnelle). Ce fléchage est destiné à relier entre eux les évènements qui découlent d’autres évènements.
Vous visualisez l’enchaînement, le maillage.
Ce travail doit vous permettre d’écrire, pour vous, une biographie raisonnée. Cette biographie n’est pas une fin en soi, elle doit déboucher sur un PROJET.
Le processus de prise de conscience consiste en l’activation systématique de la réflexibilité, dirigée vers le passé. A travers ce processus, l’individu cherche à comprendre son propre parcours de vie d’une manière rétroactive, et ceci dans le but de devenir conscient du poids qu’exerce sur lui sa propre socialisation. L’aboutissement d’un tel processus de prise de conscience est celui d’une conscience critique, permettant de se situer soi-même dans un cadre socio-politique plus général. Cette conscience critique devrait notamment permettre à l’individu d’être plus libre, plus responsable, et finalement plus autonome par rapport à un certain nombre de contraintes sociales, politiques, idéologiques et culturelles qui pèsent sur lui.
L’examen du passé peut déboucher sur des perspectives d’avenir, et inversement, l’avenir peut s’ancrer dans le passé. Le présent, c’est-à-dire l’action, est ainsi éclairé par les deux versants temporels qui le précèdent et qui le suivent. On se forme en agissant, en réfléchissant à la manière dont on a agi dans le passé, et dont on veut agir à l’avenir.
Le jumelage de l’autobiographie et du projet permet d’éviter les risques encourus en utilisant chacune de ces méthodes séparément. Par le projet on échappe au risque de s’enfermer dans le cercle narcissique de l’autobiographie. Par l’autobiographie, on échappe à l’efficience qui est une activité toute extérieure sans signification pour la personne. L’autobiographie-projet et le projet substantiel se succèdent dans une démarche d’aller et retour du passé au futur qu’éclaire et complète l’autoformation au présent.
Extraits de « Théorie et pratique de l’autobiographie raisonnée » d’H. Desroche – Ottawa – 1984